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Brefs rappels historiques

- La tradition de l’orfèvrerie à Vicence remonte à des origines lointaines puisque, dès 1352, le secteur voit sa production organisée en corporations qui perdureront jusqu’en 1806 et compteront sur toute la période une vingtaine de maîtres à Vicence.

- Le développement s’accélère à partir de 1840 avec l’apparition des premières machines locales spécialisées. En outre, la guerre de 1870 favorise l’expansion de la branche à Vicence dans la mesure où Paris ne peut plus fournir ses clients qui se tournent alors vers la production vicentine.

- Cependant, sous le régime fasciste, le secteur plonge.

- Il faut attendre la fin des années 1950 pour que la Vénétie connaisse de nouveau un dynamisme économique important reposant essentiellement sur des PME familiales dont certains ouvriers se mettent ensuite à leur compte. Entre 1996 et 1998, l’orfèvrerie connaît son apogée : la province de Vicence compte 1248 entreprises, dont 900 artisanales, employant 13000 personnes, pour un chiffre d’affaires de plus de quatre milliards d’euros. “En 1996, le poids économique du district industriel de Vicence est tel qu’il travaille, à lui seul, davantage d’or et d’argent que l’ensemble des autres pays européens réunis.” (in L’Orfèvrerie à Vicence (1951-2008) : Naissance, développement, prospérité, déclin d’un réseau, par Georges Frédéric Manche) La répartition géographique des entreprises comprenait quatre aires principales qui, chacune, se concentrait sur un type de production donné : Vicenza città, avec des anneaux, des bracelets et des pendentifs ; la zone est de Vicence, avec des montres, des alliances et des pendentifs ; Trissino, avec des chaînettes ; Bassano del Grappa, avec des chaînes. Parmi les grandes entreprises figuraient notamment Balestra, La Gemma Bassano, Salin, Bicego, Facco, Graser, Biffi, Fraccari. Le succès du secteur a entraîné celui des banques, des transports, des exportateurs, des entreprises fabriquant les instruments spécialisés. Toutefois, les orfèvres de Vicence effectuent des travaux parcellaires, rares sont ceux qui vendent leurs productions dans le commerce sous une marque qui leur est propre.

- Dès l’an 2000, les problèmes apparaissent et mettent en péril la survie de l’activité en raison de la concurrence internationale accrue, de la crise financière de 2008 et de la redéfinition de l’attitude face aux bijoux. « En 2008, on pouvait ainsi compter entre 700 et 800 entreprises en activité, contre 1300 en 1998. » (Ibid) Vicence, qui produisait à grande échelle, a été davantage impactée que la ville concurrente d'Arezzo. Les écoles d’orfèvrerie, nées dans les années 1970, ont également fermé.

Etat des lieux actuel

- Les entreprises qui ont perduré se sont restructurées et s’adaptent au marché : les coûts de production ont augmenté parallèlement au prix de l’or (celui-ci est d'environ 35 euros par gramme, soit 35000 euros au kilo). L’organisation des entreprises actuelles est beaucoup plus onéreuse qu’autrefois, la demande des produits est faible : l‘orfèvrerie n’offre plus de bonnes perspectives, mais tout juste de quoi vivre. Son poids est très restreint mais Vicence reste reconnue comme un centre d’orfèvrerie : malgré la récession et un chômage élevé dans la branche, on note actuellement une très légère reprise.

- Une part de la production a été délocalisée à l'étranger. De plus, les entreprises doivent faire face à la production de masse de nombreuses copies de créations effectuées en Turquie, en Roumanie et au Moyen Orient.

- Vicenzaoro organise deux grands foires annuelles (en janvier et septembre) ainsi que, entre autres, des événements à l’international et la publication d'une revue.

- Il existe une association (l’Associazione Orafa) et une Confédération nationale (Confindustria Federorafi) qui monte des projets comme « Mind the gap » afin de favoriser l’internationalisation de l’orfèvrerie locale.

- Vicence possède également un Musée du bijou, premier musée de ce type dans la Péninsule et l’un des rares au monde entièrement dédié à l'orfèvrerie et à la bijouterie.

Visite de l’Entreprise Ilo Sarl dans la zone industrielle de Vicence

Grâce à Paola Girardi, qui n’utilise qu’exceptionnellement l’orfèvrerie dans son travail, j’ai pu rencontrer Monsieur Maurizio Facco dont l’histoire familiale est emblématique de l’évolution de l’orfèvrerie vicentine au XXe siècle puisque son père était orfèvre chez un membre de sa famille avant d’ouvrir son propre atelier dans les années 1960 où Monsieur Maurizio Facco a débuté avant de travailler en entreprise, puis à la fermeture de celle-ci, de s'installer en tant qu'indépendant.


L’entreprise , située dans le grand Vicence, est spécialisée dans les montres.

L’or est fondu dans un four à 1000 degrés avec d’autres matériaux comme le bronze ou l’argent en fonction du nombre de carats désiré. Si on n’utilise que de l’or, on obtient 24 carats ; 18 carats correspondent à un produit contenant 750 grammes d’or.

L’or est ensuite passé sous une presse qui fait un travail de précision sur les formes de l’objet voulu.

Le poste soudure traite le bracelet ou le pourtour du cadran des montres.

La majorité des produits ne dépasse pas 18 carats afin d'en faciliter la vente : la teneur en or d'un "bijou" peut être faible, voire nulle, et cette tendance s'accentue.


Le propreté d’une telle entreprise est primordiale : il s’agit de bien nettoyer afin de récupérer un maximum de poussière d’or.


Ilo vend peu en Italie, la majeure partie de sa production est réservée à l'international, notamment à Israël.

 

Vu l'importance stratégique de la production, la confidentialité est de mise et incompatible avec le dévoilement sur internet.