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Quelques repères chronologiques de la carrière de Paola Girardi, créatrice de mode

 

Projets : Publication d’un livre sur sa carrière. Promotion accrue de ses créations à l’étranger.

2017 – Exposition itinérante : « Lo Splendore della Grande Venezia » / « La Splendeur de la Grande Venise ».

2016 – Accueil d’une délégation d’étudiantes bulgares puis d’enseignants allemands de l’association Euroculture.

2015 – Accueil de représentants d’une école de mode estonienne, avec discussions sur la mode italienne. Participation à une émission pour l’exposition universelle de Milan sur la télévision italienne RAI UNO.

2014 – Participation à Finger Food (Padoue) avec des vêtements qui représentent les continents et leurs spécialis culinaires.

2013 – Organisation sur Facebook d’un défilé dans sa Maison de couture afin d’attirer de nombreux jeunes, qui ne sont pas ses clients habituels.

2012 – Interview dans la prestigieuse revue de mode Vogue.

2011 – Exposition personnelle à San Francisco du 19 août au 9 septembre (« A glimpse of Italian fashion through the years » / « Aperçu de la mode italienne au fil des ans ») avec conférence de presse.

2010 – Fête des artisans (Villa Ca’ Prigioni) : coordination des couturiers de Vicence lors de l’exposition de vêtements intitulée « Una notte di mezza estate » / « Une Nuit d’été ».

2009 – Participation au Congrès Mondial des Maîtres-Tailleurs à Salzbourg avec un vêtement représentant l’Italie et un autre pour le défilé international.

2008 – Organisation de la fête dédiée à Saint Ombono (saint patron des couturiers) avec visite de l’exposition de Palladio.

2007 – Participation au Congrès Mondial des Maîtres-Tailleurs à Taipei (Taïwan). Coordination des couturiers de Vicence pour la réalisation de costumes du ballet dirigé par le chorégraphe Luciano Padovani à Trente. Vice-présidente de l'Association FIDAPA (Federazione Italiana Donne Arti Professioni Affari) qui a pour but de promouvoir, coordonner et soutenir les initiatives des femmes dans les domaines de l'art et des affaires.

2006 – Organisation de l’exposition « La sartoria incontra il cinema » (La Maison de couture rencontre le cinéma) pour l’association des artisans. Participe à des défilés de mode à Rome, Trieste et Paris, où elle rencontre le couturier Valentino. Enseignement.

2005 – Participation au défilé de mode à Rome. Mise en place d’un cours de formation continue pour couturiers. Présentation de collection à Berlin à l’occasion du Congrès Mondial des Maîtres-Tailleurs.

2004 – Participation à des défilés à Rome, Trieste et Terni. Seconde élection en tant que représentante des couturiers de Vicence. Organisation d’une exposition intitulée « Mode et peinture » avec le peintre Franco Dalla Pozza dans les nouveaux locaux de la Maison de couture. Membre de la commission d’examen de l’Institut Montagna de Vicence. Participation au cours « Ecole de politique et d’économie » donné aux dirigeants d’entreprises de la région. Prix Euganeo en tant que meilleure créatrice de mode.

2003 – Election à l’Académie Nationale des Couturiers. Organisation d’une exposition de vêtements dans le Teatro Olimpico de Vicence. Participation au Congrès Mondial des Maîtres-Tailleurs à Trévise. Organisation de diverses formations continues pour les couturiers. Participation à un défilé de mode à Trieste.

2001 – Participation au Congrès Mondial des Maîtres-Tailleurs à Paris avec présentation de divers vêtements.

2000 – Finaliste lors d’un défilé à Rome sous l’auspice de l’Académie Nationale des Couturiers. Election à la tête des couturiers de la province de Vicence. Participation à l’exposition internationale des maisons de couture à Trévise.

1999 – Déménagement sur le Corso Fogazzaro (dans le centre de Vicence). Participation au Congrès Mondial des Maîtres-Tailleurs à Interlaken (Suisse).

1997 – Participation au Congrès Mondial des Maîtres-Tailleurs à Valence (Espagne).

1996 – Première exposition personnelle : « Le vêtement de Paola Girardi ».

1995 – Première participation à un Congrès Mondial des Maîtres-Tailleurs, à Rome.

1988 – Ouverture du premier atelier dans Vicence, rue Santa Croce.

1983 – Démarrage de l’activité de couturière indépendante.

1972 – Obtention du diplôme de dessinatrice de vêtements et de tailleur. Première expérience comme dessinatrice de vêtements dans l’industrie textile.

 


 

Paola Girardi raconte sa carrière en quatre interviews.

Version italienne

Doublage en français

Sources d’inspiration : cinéma, art pictural et haute couture

 

Dès l’âge de 5-6 ans, Paola Girardi se montra passionnée par les vêtements ; elle s’initia à la couture aux côtés de sa maman qui lui montra également livres et revues des années 1940-1950 dans lesquels elle repérait les vêtements qui lui plaisaient afin de les redessiner ensuite.

Elle fut très tôt attirée par le cinéma.

Elle s’y rend souvent afin de découvrir les vêtements portés par les acteurs. L’un des derniers exemples en date est Jackie, de Pablo Larrain, où figure l’emblématique tailleur Chanel rose porté par Jacqueline Kennedy le jour de l’assassinat de son époux John F. Kennedy.

La robe ci-contre constitue un parfait exemple de l’inspiration cinématographique de Paola Girardi. Celle-ci avait reçu par erreur un tissu rose dont elle ne savait que faire. Elle se remémora alors la scène d’Autant en emporte le vent où l’héroïne Scarlett O’Hara cide d’utiliser les tentures de velours vert de sa demeure pour se confectionner une robe qu’elle ne peut s’acheter. Paola Girardi chercha donc à inventer une robe monumentale, théâtrale, légère mais avec du volume et réussit à transformer ce tissu en apparence peu attirant, rugueux, en robe du soir en essayant de le révolutionner, comme ce fut le cas des rideaux dans le film ! Cette démarche, qui consiste à créer un chef-d’œuvre à partir de rien, caractérise l’ensemble du travail de Paola Girardi.

L’art pictural constitue un autre vivier d’inspiration.

Paola Girardi a travaillé en étroite collaboration avec un peintre local, Franco dalla Pozza, avec lequel elle a organisé en 2004-2005 une exposition mêlant peinture et mode afin d’illustrer les passerelles entre les différents arts. Elle a ainsi fabriqué des vêtements imprégnés de l'ambiance des paysages aux couleurs automnales représentés par le peintre. Ils se sont retrouvés en 2014 pour l'exposition Molli, où des robes rappelant celles de Dior, créées par Paola Girardi, faisaient écho aux toiles de style « naïf », tout en spirales, de l’artiste.

Enfin, les icônes de la mode nourrissent son imaginaire.

Dans la haute couture française, elle apprécie particulièrement Dior, qu'elle assimile à un Valentino français.

Elle cite également Karl Lagerfeld, « un génie de la mode », mais aussi des stylistes libanais comme Georges Chakra, Elie Saab, Abed Mahfouz ou encore Zuhair Murad, dont elle a apprécié les défilés.

Elle voit en Armani le grand innovateur de la mode italienne dans la mesure où il a su saisir le bouleversement sociétal majeur que représentait l’entrée massive de la femme dans le monde du travail. En inventant le célèbre pantalon-tailleur, il a permis à cette femme moderne de renvoyer une image affirmée tout en portant des vêtements pratiques, plus masculins (des pantalons et des vestes non plus structurées mais déconstruites), qui conciliaient les exigences de liberté et de travail, participant par là-même à la libération de la femme.

Elle considère Valentino comme l’empereur de la mode et rend hommage à son élégance, lui dont le style trouve son essence dans sa passion mythique pour le rouge : « Ce que j'aime chez Valentino, dit-elle, c'est qu'il a une véritable psychologie de la mode. Il respecte la femme italienne, mais aussi son corps. Plus largement, il respecte le style de la femme européenne. Il est né au sein d'une famille dans laquelle sa maman était déjà couturière. Il a su dès lors coudre et faire de ses propres mains les vêtements de ses collections, ce qui est de plus en plus rare. Il s'est surtout fait connaître en commençant à habiller Jacqueline Kennedy. Ses créations se détachent particulièrement jusque dans les années 1980-1990 ». Elle admire également le rôle de Giancarlo Giammetti, son indispensable manager pour qui la gestion n’avait aucun secret.

Paola Girardi et Valentino

Son style


« La sartoria deve essere eleganza. » / « La maison de couture doit être le temple de l'élégance. » Pour elle, une pièce unique est synonyme d'élégance.


« Faccio parte delle persone che lavorano » / « Je fais partie des personnes qui travaillent. »

« Devo sempre cercare altro per fare meglio. » / « Je dois toujours chercher autre chose pour m’améliorer. »

« Ho sempre puntato alto. » / « J'ai toujours cherché à donner le meilleur de moi-même. »

L’élégance découle de la somme de recherches en amont : se référant au mythe d’Einstein selon lequel nous ne sollicitons qu’une petite partie de notre cerveau, elle s’applique à accroître constamment cette petite partie en saisissant toutes les occasions pour apprendre et développer ce qu'elle connaît déjà, pour trouver de nouvelles voies.


« Io non sono Valentino, non sono Armani però sò come le cose funzionano. » / « Je ne suis pas Valentino, je ne suis pas Armani mais je sais comment ça se passe. »

« So risolvere, non complicare.» / « Je sais résoudre, et non pas compliquer les choses. »

Les phases de conception, de planification et de coupe du vêtement sont ses préférées. Ce sont les mains – et non une machine – qui dirigent. Une Maison de couture est synonyme de travail fait main.

« Non è che le vestiti sono una roba io un altro. Quello che si esprime con le mani, con il fare esprime se stesso. » / « Dans mon cas, il ne s'agit pas de mes créations d'une part, et de moi de l’autre. Quand on s'exprime avec les mains, en créant, on s'exprime soi-même. »

« I miei vestiti sono io. » / « Mes vêtements, c’est moi. »

Son style est inspiré de celui de Valentino, de Jacqueline Kennedy et de Grace Kelly. Il se décline en tailleurs, pantalons, manteaux, vestes, corsages, costumes de scène, robes de mariée, tenues de soirée, vêtements de jour ou de cérémonie, dont voici quelques exemples ci-dessous.

La gabbia / La cage

Sa création préférée : « la gabbia » (« la cage »), aussi appelée « l'astrazione » (« l’abstraction ») car elle est symbolique.

De très nombreuses réalisations sont présentées sur le site internet de Paola Girardi à l’adresse http://www.paolagirardi.it/ (cliquer sur l’onglet « catalogo »).

De la création à la vente


Le travail de Paola Girardi se décompose en différentes étapes :

1. conception

2. planification

3. recherche des matériaux

4. établissement d’un modèle

5. coupe

6. couture

7. deuxième essai

8. finition

9. relations avec le client

10. relations avec le territoire

11. relations avec les fournisseurs

12. promotion de l’entreprise

13. promotion des collections

14. promotion de la formation au niveau associatif

15. stage pour associations et/ou écoles

16. création de prototypes pour les entreprises de fabrication industrielle des vêtements


Quels sont les rapports avec le client ?

Il faut utiliser le « visual merchandising » pour attirer le client.

- La Maison de couture étant située sous les arcades, la vitrine n’est pas instantanément accessible au regard. Afin de contourner cet handicap, elle dispose une colonne en lisière d’arcades et y laisse de la documentation sur son activité afin d’attirer l'attention.

Maison de couture de Paola Girardi, corso Fogazzaro 139, Vicence

- La vitrine doit être dynamique et régulièrement modifiée afin de contrebalancer l’image de stabilité que renvoie la profession de couturier. Y trouvent leur place des vêtements finis, d’autres en cours de création pour des clients, d’autres qui ont une valeur symbolique, comme la robe rose inspirée par le film Autant en emporte le vent qui matérialise la philosophie de la maison : créer un chef-d’œuvre à partir de rien.

- A l’intérieur de la Maison de couture sont mis en valeur des livres sur les grands noms de la mode internationale comme Chanel de Jean Leymarie ou Dior de Patrick Demarchelier car ils sont sources d’inspiration.

Il convient de fixer des prix corrects.

- En vitrine figurent des créations dont le prix se situe autour de 180 euros hors taxe, ce qui correspond à un prix basique. Elle mentionne également qu'elle effectue des réparations et des retouches afin d’attirer une plus large clientèle qui recherche une véritable garantie sur le travail et refuse donc de confier ce type d’ouvrage à des ateliers bas de gamme.

- Lors du passage à l’euro, l’ensemble des couturiers avait décidé d’adopter un tarif de 30 euros de l’heure, ce qui n’est plus tenable aujourd’hui. Paola Girardi applique des prix proches de la moyenne afin de rester compétitive et, pour certaines créations, fixe des prix exclusifs. Beaucoup de maisons de couture ont fermé car elles n’ont pas compris la nécessité de faire varier les prix pour maintenir leur compétitivité.


Il faut s’adapter au marché.

- La mode est perçue différemment dans les grandes villes (comme Milan et Rome, où les clients sont habitués à la variété) et les plus petites comme Vicence. Quand Paola Girardi organise des défilés à Vicence, elle évite de présenter les vêtements les plus luxueux, sinon les clients n’osent pas entrer dans sa Maison de couture car ils pensent que les créations ne sont pas à portée de leur bourse. Elle est parvenue à se construire l’image d’une femme normale et accessible en faisant notamment défiler des mannequins dans de petits villages, ce qui lui a valu de belles rencontres et de nouvelles opportunités. Il est toujours enrichissant d’aller à la rencontre des gens !

- La crise de 2007-2008 a fortement impacté la mode et a entraîné un véritable retour en arrière. Le marché, à Vicence, était bloqué. Paola Girardi attendait désespérément, durant des jours entiers, qu’un client franchisse le seuil de sa Maison de couture. Pour survivre, il faut réagir. Paola Girardi a donc fait le tour des maisons de couture et des magasins de vêtements, a compris qu’elle devait diminuer ses prix et a pratiqué, pendant plus d’un an, des prix planchers. Elle a aussi mis en place une ouverture dominicale afin de pouvoir accueillir les personnes uniquement disponibles en fin de semaine. Grâce à ces sacrifices, le nombre de clients a considérablement augmenté.

- Depuis une dizaine d’années, la grande distribution domine le marché du vêtement, et ce pour trois raisons : parce que les gens ont moins d’argent, que la part du budget consacrée à l’habillement est en baisse, mais aussi parce que les consommateurs dépensent autrement. Ceci est encore plus vrai depuis la faillite des banques de Vénétie qui a mis Vicence en grande difficulté. Il reste un marché de niche : les personnes les plus aisées, qui ont généralement plus de 40 ans. Parallèlement, le travail de retouches a augmenté, soit sur des vêtements neufs achetés sur internet (des robes de mariées par exemple), soit sur des vêtements de seconde main (de nombreux vêtements de marque sont ainsi revendus sur le net), soit sur d’anciens vêtements que leurs propriétaires ressortent et veulent remettre au goût du jour en y faisant des ajouts et d’autres modifications.

- L’activité est immédiatement sensible à la température de l'économie, les agents économiques ont peur, cela se ressent particulièrement chez les clients. D'un jour à l'autre, tout peut changer.


Il est nécessaire d’être à l’écoute du client.

- Paola Girardi est très attentive au client, à sa demande : le style, les mesures, la taille sont soigneusement étudiés.

- Il est important de donner de son temps, de ne pas s’en tenir strictement à son travail. Elle est toujours disponible pour accompagner et conseiller le client même si, avec les nouvelles technologies, celui-ci arrive souvent avec des idées précises et se procure en général seul l’étoffe qui lui convient.

- Il ne faut jamais oublier que le client d’une maison de couture prétend obtenir la perfection et recherche l’exclusivité du produit, si rare dans nos sociétés de consommation de masse où le tissu est, par exemple, très souvent stretch afin d’être adaptable au plus grand nombre. Voilà pourquoi Paola Girardi réalise les vêtements petit à petit, en convoquant la cliente plusieurs fois : d’abord pour un premier essayage qui lui permet d’affiner son patron ; ensuite, pour un deuxième, une fois que la première couture est achevée ; enfin, pour un ultime à la livraison de la création.

- Il est capital d’expliquer sa démarche et sa philosophie au client. Elle le sensibilise notamment au nombre d’heures que requiert la fabrication d’un modèle, à savoir 15 à 18 heures en moyenne, mais 100 à 120 heures pour des créations plus complexes comme les robes de mariées. Elle met en avant ses principes, les trois « C » comme Constance, Cohérence, Croire en son travail.


Quels sont les contacts avec la profession ?

- Beaucoup de maisons de couture de Vicence ont fermé. En outre, de plus en plus de maisons n’effectuent que des réparations car les gens savent de moins en moins coudre. Certaines font encore de la production sur mesure mais à partir de modèles préétablis. Le terme « maison de couture » recouvre donc des réalités bien différentes...

- Tout fonctionnant en chaîne dans le circuit économique, la fermeture d'une partie des maisons de couture a entraîné la fermeture des magasins de tissus.

- Paola Girardi a assumé des fonctions de représentation pour sa branche professionnelle, organisé des événements pour la promouvoir et des formations au plan national et international. Elle a fait l’objet de nombreux articles dans des revues généralistes et spécialisées et a reçu de nombreuses distinctions. Pour plus d’informations en la matière, se référer aux « repères chronologiques » ci-dessus.

Version italienne

Doublage en français

Paola Girardi évoque son engagement associatif au sein de la profession

Paola Girardi rappelle des moments saillants de sa carrière, notamment à l'international

Première exposition personnelle, 1997

Exposition à San Francisco, 2011

Distinctions

Exposition "La splendeur de la grande Venise", 2017 Costumes de Desdémone et Othello, personnages de Shakespeare

Finger food, 2014

- Elle a comme projet de rayonner encore davantage hors des frontières italiennes. Elle ne voyage jamais pour faire du tourisme mais pour présenter ses collections. Elle dispose déjà d’une clientèle internationale aux Etats-Unis, au Pérou et au Japon : si les vêtements de collections qu’acquièrent ses clientes nécessitent des retouches, elle les évalue à partir d’une photo qu’elles lui adressent.

- Elle souhaite également rédiger son autobiographie à partir des notes qu’elle consigne depuis des décennies.